Guide pratique de l'électeur

L'élection présidentielle est l'élection qui mobilise le plus de français dans les bureaux de vote et la plus importante avec les élections législatives qui ont lieu quelques mois après. Cependant, à l'approche de la date du scrutin, de nombreuses questions peuvent émerger chez les électeurs, que ce soit sur le fonctionnement de l'élection, la durée de la campagne ou encore sur les documents qui sont nécessaires pour exercer son droit civique.

Afin de vous permettre d'aborder l'élection plus sereinement, nous avons compilé les questions les plus fréquemment posées à l'approche du scrutin afin que l'élection présidentielle 2022 n'ait plus de secrets pour vous !

En France métropolitaine, le premier tour de l'élection présidentielle 2022 aura lieu le 10 avril 2022, le second tour aura lieu deux semaines plus tard, le 24 avril 2022.

Si vous résidez en : Polynésie française, Guyane, Martinique, à Saint-Pierreet-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin ou en Guadeloupe, vous devrez voter le samedi pour tenir compte du décalage horaire.

Afin de pouvoir exercer votre droit de vote, vous devez remplir 4 conditions :

  • Vous devez posséder la nationalité française : Que ce soit après un processus de naturalisation ou simplement parce que vous êtes né avec la nationalité française.
  • Vous devez être âgé d’au moins 18 ans, bien que certains candidats évoquent l’idée d’abaisser cette limite à 16 ans.
  • Vous devez jouir de vos droits civiques, c’est-à-dire ne pas avoir été déchu de votre droit de vote suite à une condamnation judiciaire. Cependant, toutes les condamnations judiciaires ne retirent pas les droits civiques. Ainsi, certains prisonniers peuvent voter.
  • Vous devez être enregistré sur les listes électorales.

Afin de pouvoir voter, vous devez vous munir de :

  • D’une pièce d’identité en cours de validité : Carte Nationale d’Identité (CNI), Passeport, Permis de Conduire, récipicé de perte de CNI mais aussi notamment un Permis de Chasser ou une Carte d’Invalidité. Consulter l’intégralité des documents acceptés
  • De votre Carte Électorale. Elle vous est renvoyée généralement le scrutin. Au cas où vous ne la recevez pas, une ancienne est généralement considérée comme valide. Enfin, si vous ne possédez pas de carte électorale, vous pouvez voter muni uniquement d’une Carte Nationale d’Identité. Tout savoir sur la Carte Électorale

Vous voterez dans le lieu où vous vous êtes inscrit sur les listes électorales, généralement le lieu de votre résidence principale. Si vous changez de domicile, vous devez signaler ce changement à la mairie de votre nouvelle ville afin de pouvoir voter dans votre nouveau lieu de vie. Vous pouvez connaître le numéro du bureau de vote dans lequel vous êtes enregistré sur votre Carte d’Électeur.

L’élection présidentielle désigne le Président de la République pour 5 ans. C’est le détenteur du pouvoir exécutif, c’est à dire qu’il est en charge de l’application des lois. Il nomme le Premier Ministre qui va constituer un gouvernement. Il est le garant de la constitution, de l’indépendance de la justice et de l’intégrité du territoire.

Le Président a la possibilité de :

  • Proposer des lois aux députés, représentants du pouvoir législatif, mais pas de les voter.
  • Dissoudre l’Assemblée Nationale, soit révoquer les députés et ainsi organiser de nouvelles élections législatives.
  • Organiser des référendums, c'est-à-dire proposer un projet directement aux français sans passer par les chambres parlementaires.
  • Proposer aux députés une modification de la constitution.
  • Donner la grâce présidentielle, c'est-à-dire de réduire à zéro la peine d’un individu (mais pas de l’annuler, elle reste donc condamnée mais n’exécute pas de peine). L’utilisation de ce pouvoir est exceptionnelle.
  • Recevoir des pouvoirs exceptionnels en période de crise.

Le Président est également le chef des armées et il représente la France à l’international. Il est protégé par une immunité présidentielle qui l’empêche de subir des poursuites judiciaires pendant son mandat, mais peut être inculpé à posteriori. Il n’y a qu’en cas de manquement grave et manifeste avec l’exercice de ses fonctions qu’il peut être destitué.

L’élection présidentielle est une élection :

  • Au suffrage direct (nous votons directement pour un candidat)
  • Uninominale (nous ne mettons qu’un nom dans l’urne)
  • À deux tours (si aucun candidat n’obtient + de 50% des voix au premier tour, un second tour est organisé avec les deux candidats ayant obtenu le plus haut score).

Chaque citoyen français possède une voix. Le candidat ayant obtenu le plus de voix au 2nd tour, quel que soit ce score, est élu.

Vous avez la possibilité de glisser un bulletin blanc, sans aucun nom, dans votre enveloppe. Dans ce cas, ce vote, dit “blanc”, est comptabilisé à part mais n’est pas reconnu. Ce vote signifie que vous acceptez le processus démocratique de l’élection tel qu’il est, mais que vous ne vous reconnaissez dans aucun des candidats proposé.

Vous avez également la possibilité de glisser un bulletin dit “nul”. Ce type de bulletin regroupe tous les bulletins annotés, gribouillés, déchirés ou non valables. De part leur diversité, difficile de leur attribuer un message.

Le vote est généralement disponible à partir de 8h le matin de l’élection et ce jusqu’à 18h. Certaines communes, notamment les grandes métropoles, étendent l’ouverture de leurs bureaux jusqu’à 19h voire 20h.

À partir du vendredi précédant le vote, un couvre-feu médiatique est imposé : Les candidats ne peuvent plus faire campagne physiquement ou sur les réseaux sociaux, et les médias ne peuvent plus parler que des aspects techniques de la campagne et plus des programmes.

À 20h le dimanche, après 2h de dépouillement dans les petites communes, les résultats de l’élection sont communiqués à la télévision, bien qu’ils ne soient pas définitifs. On connaît ainsi le rapport de force général, et les heures qui suivent permettent d’obtenir un résultat quasi définitif avant minuit.

La campagne officieuse démarre bien plus tôt que la campagne officielle.

Officiellement, la campagne présidentielle débute aux alentours de février. Les médias doivent alors appliquer un principe d’équité en donnant aux candidats potentiels un temps de parole proportionnel basé sur leurs intentions de vote passées.

Courant Mars, les candidats doivent avoir constitué leur candidature et récupéré 500 parrainages de maires pour valider leur candidature. Ils sont alors candidats officiels. Enfin, à partir du début légal de la campagne, généralement le 1er jour du mois de l’élection, les médias doivent appliquer un principe de stricte égalité en donnant le même temps de parole à tous les candidats.

Officieusement, la campagne présidentielle commence cependant beaucoup plus tôt. Certains candidats sont même déjà déclarés et commencent à communiquer en vue de la présidentielle.

Dans les faits, les derniers grands projets du gouvernement doivent être terminés aux vacances d’été de l’année précédente, soit 2021.

Le calendrier politique se vide alors dès la rentrée, ne laissant que la campagne présidentielle dans tous les esprits. Certains partis organisent une élection interne, dite “primaire” en amont pour désigner le candidat qui plaît le plus à leurs militants.

Des débats télévisés sont organisés à l’approche du scrutin, généralement 2. Enfin, un débat d’entre-deux tours est organisé entre les deux finalistes après le 1er tour.

Déclarer sa candidature n’engage en rien : Le candidat peut se désister, ne pas parvenir à rassembler les 500 signatures de maires ou abandonner, notamment à cause de contraintes financières. Cependant, au 12 novembre 2020, il existe déjà de nombreux candidats déclarés. Par ordre chronologique :

  • Jean Lassalle, député, président du parti “Résistons !” et ancien candidat à l’élection présidentielle 2017.
  • François Asselineau, président du parti “Union Populaire Républicaine” (UPR) et ancien candidat à l’élection présidentielle 2017.
  • Jean-Frédéric Poisson, président de “VIA, la voie du peuple” et ancien député.
  • Marine Le Pen, députée, présidente du “Rassemblement National” (RN) et ancienne candidate à l’élection présidentielle.
  • Nicolas Dupont-Aignan, député, président de “Debout la France” (DLF) et ancien candidat à l’élection présidentielle.
  • Fabien Roussel, secrétaire national du “Parti Communiste Français” (PCF).
  • Jean-Luc Mélenchon, député, président du parti “La France Insoumise” et ancien candidat à l’élection présidentielle 2017.
  • Nathalie Arthaud, porte-parole de “Lutte Ouvrière” (LO) et professeur d'économie gestion.
  • Philippe Poutou, candidat désigné du “Nouveau Parti Anticapitaliste” (NPA) et conseiller municipal de Bordeaux.
  • Florian Philippot, président du parti “Les Patriotes” (LP) et conseiller régionnal du Grand Est
  • Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, ex-membre de “Les Républicains” (LR).
  • Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, Éric Piolle et Delphine Batho, concurrents au sein de la primaire d'Europe Écologie les Verts (EELV).
  • Hélène Thouy, co-fondatrice, co-présidente du “Parti Animaliste” (PA) et avocate au barreau de Bordeaux.
  • Valérie Pécresse, Éric Ciotti, Michel Barnier concurrents au sein de la primère potentielle de “Les Républicains” (LR).

L’élection présidentielle 2022 est encore loin, et de nombreuses candidatures peuvent apparaître d’ici le début de la campagne. Une réponse à cette question ne peut ainsi être que partielle. Cependant, il existe déjà des sondages concernant les intentions de vote des français à l’élection présidentielle 2022.